Dans L'Acadie Nouvelle du mercredi 11 août 2010

« Lorient, c'est difficile à expliquer, il faut le vivre ! »

La violoniste de Moncton, Jocelyne Bourque, entend parler du Festival Interceltique de Lorient depuis de nombreuses années. Cette année, elle y est. À son tour, elle dit ce que tous les autres artistes acadiens qui y sont venus lui disent: «Lorient, c'est difficile à expliquer, il faut le vivre ! »

Carol Doucet, ccollaboration spéciale

« Quand on est devant cette foule, c'est un sentiment incroyable. Ça nous donne toute une énergie. J'essaie de comparer ce sentiment et je me dis que c'est comme un enfant qui voit le Père Noël pour la première fois ou qui rencontre Mickey Mouse en arrivant en Floride, explique-t-elle en riant. Les Bretons aiment tellement notre musique. Ils ont une écoute attentive et un grand respect pour tout ce que l'on dit. Ils veulent nous entendre et en connaître toujours plus. »

Lundi soir, à la fin du spectacle de Dominique Dupuis, Jocelyne Bourque est remontée sur scène, tout comme les violonistes Felix LeBlanc (Suroît) et Théo Brideau (La Virée). Les quatre violonistes ont offert une tranche de vie que le public présent n'oubliera jamais. « Je jouais du violon entre Dominique et Felix et je me pensais au paradis », conclut-elle.

Fayo à Lorient pour la 5e fois !Fayo, pour sa part, a chanté dans le Pavillon de l'Acadie lors des trois premières années de la présence acadienne au Festival, soit de 2004 à 2006, et il est revenu en 2009. Cette année, à sa cinquième participation au Festival, il se rend compte que son discours n'est plus tout à fait le même.

« Quand on a commencé à venir à Lorient, les gens ici ne nous connaissaient pas et ils ne nous comprenaient pas ou très peu. Maintenant, ils comprennent. C'est facile à dire, car ils répondent à toutes les questions qu'on leur pose», constate-t-il.

Fayo est un animateur hors pair. C'est un sujet de discussion quotidien au sein de la délégation néobrunswickoise. Les histoires qu'il raconte pendant ses spectacles sont des scènes de la vie de tous les jours en Acadie. Il parle des traditions, des mets acadiens, des expressions... Seul sur scène avec sa guitare, il réussit à capter l'attention de centaines de personnes dont plusieurs connaissent toutes les paroles de ses chansons

« Le discours que je fais ici, je ne pourrais pas le faire à Moncton ou à Caraquet. Je parle de chez nous, de notre histoire, du bilinguisme, de ma fierté d'être francophone et des rapprochements entre les Acadiens et les Bretons», explique-t-il.

Dans la loge des artistes et en arrière-scène du Pavillon acadien, Jocelyne Bourque, Fayo et les autres artistes de la délégation parlent souvent de l'Acadie et de leur fierté d'être Acadiens. Ils discutent des nouvelles chansons qu'ils ont composées et, de temps en temps, ils sortent leurs instruments et se lancent dans un jam... De retour au Nouveau-Brunswick, ils diront à leurs proches que Lorient, c'est incroyable, que ça ne s'explique pas, qu'il faut le vivre... et ils souhaiteront pouvoir eux-mêmes le vivre à nouveau.

Suivez la délégation néobrunswickoise sur le site de l'événement (http://www.acadielorient2010.blogspot.com/).