jeudi 11 août 2011

Dans L'Acadie Nouvelle - Jeudi 11 août 2011

Paul Hébert pose en compagnie d’Hadley J. Castille, violoniste cajun. - Photo : Carol Doucet
Le spectacle de Paul Hébert est bien reçu au Pavillon de l’Acadie, dans le cadre du Festival Interceltique de Lorient, en France. - Photo : Yohann Desvergnes

 Paul Hébert fait découvrir le bluegrass aux Français

Carol Doucet
caroldou@nbnet.nb.ca

LORIENT, France - Paul Hébert chante du bluegrass en français. Déjà, en Acadie, on le considère comme étant l’un des seuls à faire ce genre de musique dans la langue de Molière. En France, pour la plupart des gens, c’est du jamais vu. L’artiste acadien fait partie de la délégation du Nouveau-Brunswick présente ces jours-ci au Festival Interceltique de Lorient, en France.

« Les gens ici ne connaissent pas le bluegrass, encore moins en français. Le bluegrass qu’on fait chez nous est tiré du country et du blues américain. Au Canada, nous connaissons bien ce style puisqu’il provient de nos voisins. Le genre de bluegrass qui se fait en France ou même ailleurs en Europe est plus près du folk, même du traditionnel. Ça ne ressemble pas du tout à notre son. »

Yvon Etienne, animateur à Radio France Bleu, grand mélomane et luimême musicien, a interviewé Paul Hébert cette semaine dans le cadre d’une de ses émissions diffusées en direct du Festival. L’artiste acadien et ses quatre musiciens ont aussi interprété deux chansons à la radio.

Visiblement, l’animateur a été charmé par Paul Hébert. « J’ai été complètement scotché. J’ai toujours apprécié le country et le bluegrass, mais ce style est tout à fait nouveau, et c’est en français en plus. Il y a aussi ses paroles qui sont vachement bien. C’est un excellent moyen de redécouvrir cette musique que nous qualifions ici de musique de cow-boy. »

Yvon Etienne a été agréablement surpris de constater la qualité des musiciens qui accompagnent Paul Hébert. « Ils sont des maîtres de leurs instruments, le gars au banjo m’a vraiment étonné, mais ils sont tous excellents. »

Ces musiciens sont Dominic Cormier à la mandoline, Matthew Hayes au violon, Marcel Duplessis à la base et Jeffrey Nauss à la guitare. Paul Hébert avoue qu’il était un peu anxieux avant d’arriver à Lorient.

« J’avais vraiment hâte de voir comment le public ici allait réagir à ma musique. J’ai déjà joué à Paris pendant les Nuits acadiennes, mais c’était dans une petite salle. Ici, dans un pavillon toujours rempli à craquer et où les gens peuvent entrer et sortir comme ils le veulent, ce n’est pas gagné. Mais en fin de compte, je suis surpris de voir qu’ils entrent dans le Pavillon en entendant ma musique, et qu’ils y restent. Et en plus, plusieurs reviennent souvent, donc je sais qu’ils aiment ça. »

« Les artistes acadiens qui sont venus ici avant me disaient tous que Lorient, il faut le vivre pour le comprendre, et ils avaient raison. C’est très difficile à décrire ce qu’on vit ici, c’est vraiment intense et enrichissant. Juste de voir les gens danser en rond sur ma musique me fait vraiment plaisir. Quand on sort de scène et que des dizaines de personnes viennent nous dire qu’ils ont adoré notre musique, qu’ils n’ont jamais entendu quelque chose de ce genre avant, ça fait du bien. »

Paul Hébert a vécu un grand moment en début de semaine. Le violoniste cajun Hadley J. Castille est venu au Pavillon de l’Acadie spécialement pour le voir. Castille avait vu l’artiste acadien lors d’un spectacle en Louisiane il y a plusieurs années et il en est vite devenu un grand fan, ce que l’artiste acadien ignorait complètement. Dès qu’il a pu lui parler, Hadley Castille lui a demandé s’il pouvait l’accompagner le lendemain soir, ce qui s’est fait. Castille a en fait passé plusieurs moments en compagnie de la délégation acadienne pendant deux jours, jammant avec plusieurs des artistes et leur racontant diverses anecdotes. Il a même donné quelques leçons de violon cajun à certains des musiciens acadiens.

Paul Hébert laissera sa marque chez les Bretons. « Ça fait plus de 20 ans que je joue de la musique, mais croyez-moi, c’est la première fois que le public fait du body surfing sur ma musique », conclut Paul Hébert en riant.

➣ Il est possible de suivre la délégation du N.-B. sur le web (http://www.acadie-lorient2011.blogspot.com/). ■

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